Thursday, October 27, 2005

Le monde du silence (gouvernemental)



Le Monde titre aujourd'hui "L'ONU débat d'un moratoire sur la pêche profonde".

Dans son article, Hervé Kempf décrit la controverse qui se poursuit à New York, à propos de l'impact irréfutable du chalutage de fond en haute mer sur la biodiversité marine.

Comme dit Hervé Kempf, "un des principaux obstacles à l'adoption de cette résolution est la position européenne". Le chef de l'unité Politique internationale à la direction des pêches de la Commission européenne, Serge Beslier, déclare au Monde: "Interdire partout serait disproportionné. Il serait plus efficace de réglementer au sein des organisations régionales de pêche et d'en créer là où il n'en existe pas encore". Pourtant les fonctionnaires européens savent parfaitement que les organisations régionales de pêche ne font pas l'affaire, avec leur approche espèce-par-espèce.

De qui se moque-t-on?

Il y a un peu moins d'un an, Jacques Chirac avait déclaré à l'UNESCO: "Dans les espaces qui échappent à la juridiction des Etats, la communauté internationale doit fixer des règles. Par exemple, afin de sauvegarder les secteurs particulièrement riches en biodiversité des grands fonds océaniques, la France défendra la mise en place d'un réseau d'aires protégées dans les eaux internationales”.

Qu'attend le Président de la République pour joindre les actes à la parole? Pour l'instant, la délégation française à New York ne se manifeste que pour soutenir la Commission Européenne dans son action de sabordage des propositions visant la protection de la biodiversité marine.

Allons-nous assister à une bonne occasion manquée pour la France? Sur un dossier où, pourtant, le Président de la République pourrait jouer un rôle positif prépondérant pour faire pencher l'Union Européenne dans le camp des défenseurs de la biodiversité, avec les autres pays européens qui y sont favorables.
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