Friday, April 20, 2007

Coulons les centrales nucléaires flottantes



Le journal Le Monde annonce aujourd'hui que la première centrale nucléaire flottante post-soviétique sera prête dans trois ans.

Ce n'est pas vraiment une nouvelle Chez Rémi. Ce sujet me tient à coeur depuis longtemps.

Nous nous sommes déjà demandé pourquoi les Etats et les institutions internationales ayant compétence sur ce sujet laissaient faire.

Nous nous sommes aussi demandé s'il serait trop tard lorsque les organisations écologistes prendraient ce dossier en main.

Selon les déclarations que je lis dans Le Monde, Greenpeace présente ce dossier comme un enjeu de prolifération. Peut-être, mais (franchement) je pense qu'Al Quaida et autres ont des moyens bien plus simples de se procurer des matières fissiles que de remorquer une centrale nucléaire flottante jusqu'au Yémen ou ailleurs.

A mon avis les enjeux immédiats sont ailleurs. Les centrales nucléaires flottantes soulèvent avant tout trois questions:

1.- Un accident peut-il être exclu?
[Tout ce qui flotte peut couler, n'est-ce pas? Et il n'est guère rassurant que les réacteurs flottants soient construits, nous dit-on, sur le modèle de ceux des brises-glasses soviétiques dont un gise au fond de la Mer Blanche au large de la Nouvelle-Zemble suite à un accident de criticalité]

2.- Les rejets d'effluents liquides inhérents à toute centrale nucléaire peuvent-ils être évités?
[La Convention de Londres interdit les rejets radioactifs délibérés à partir des navires, aéronefs, engins flottants, plates-formes fixes ou flottantes et autres ouvrages placés en mer; comme Partie Contractante à la Convention de Londres, le Gouvernement de la Fédération de Russie a l'obligation de faire respecter cette règle par tous ses nationaux et par tous les bâtiments battant pavillon russe]

3.- Les centrales nucléaires flottantes marqueront-elles le début de l'exploitation des minerais sous-marins à grande échelle?
[Après avoir observé comment la délégation du Canada s'opposait au projet de résolution sur les centrales nucléaires flottantes au Congrés de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en 2004, j'en suis convaincu. Avec la calotte glacière en perdition en raison du changement climatique, les minerais de l'Arctique sont à portée de la main des compagnies minières...à condition de disposer de l'énergie nécessaire à leur extraction]

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